La lettre à Helga

Bergsvein Birgisson

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible.

Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. (4e de couverture)

J'ai été charmé par ce court roman, qui se lit très facilement. Ce vieil homme est touchant dans l'évocation de ses sentiments pour sa voisine et cette histoire d'amour ratée. Mais aussi dans la description qu'il fait de son pays et de son métier d'éleveur. Il y a une telle poésie dans ses propos! Et un tel amour pour les bêtes:

" Par son rayonnement, la vitalité des animaux soulage la douleur et rend l'homme capable de survivre à n'importe quelle épreuve." p121.

Le seul bémol que j'ajouterai:  l'amour d'Helga ne semble exister que dans la relation charnelle qu'il a eu avec elle et à la longue, c'est un peu trop lourd et ça dénote dans cette évocation si poétique de la nature et de son pays.

Malgré tout, c'est un très beau roman plein de charme et qui nous dévoile une nature d'une beauté particulière.