La princesse et le pêcheur
La princesse et le pêcheur
Minh Tran Huy
"Jamais un conte n'est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s'inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l'amour : le beau garçon la traite comme une petite sœur. A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Viêtnam, où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les secrets affleurent, les rencontres dévoilent les tragédies qu'ont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être... La Princesse et le Pêcheur dessine une vietnamité aussi réelle qu'impartageable, un pays immatériel que Minh Tran Huy imprègne d'une fausse candeur toute de retenue, qui cache une mélancolie profonde. Elle y inscrit la présence de l'ami si difficile à retrouver, parce que l'Histoire est passée par là. Ou simplement le temps. Plus violent que les contes... " (Présentation de l'éditeur)
Ce petit roman de moins de 200 pages est un petit bijou!! Profond et sensible, il nous relate la rencontre tout en retenu de deux enfants d'origine Vietnamienne, qui tentent de comprendre leur passé pour mieux l'accepter. Tout en finesse et en délicatesse, l'auteur mèle le récit de deux enfants d'aujourd'hui au passé douloureux de leurs familles et aux contes de leur peuple.
Minh Tran Huy, de son écriture élégante, signe ici son premier roman. Rédactrice en chef adjointe au Magazine Littéraire, son roman est ponctué de références à des auteurs classiques ou autres, et surtout à Murakami, ce qui m'a donné l'envie de continuer de découvrir son oeuvre.
Voici une citation qui exprime à mon sens toute la beauté de ce livre:
" Dans la vie on croise des gens précieux, qu'on voudrait garder toujours auprès de soi, mais qui, pour des raisons qui ne tiennent ni à eux, ni à nous, sont forcés de s'en aller. Ce n'est pas qu'ils nous abandonnent de leur plein gré, ni que nous soyons coupables de n'avoir pas su les retenir, c'est juste que parfois, il ne peut en être autrement."